Nous venions de pousser la porte de la pension, à moitié trempés. Le bout de mon nez et mes joues étaient gelés, et avaient sûrement été rosis par le froid. Ah, ça faisait du bien de rentrer au chaud. Malgré cette agréable température ambiante, je frissonnais encore. Je n’étais tout de même pas malade ? Bah, tant pis, de toute façon il était temps de monter pour que je puisse changer de chambre, j’allais donc pouvoir enfiler quelque chose de plus chaud. Un pull par exemple. Malgré le fait que je me perde encore dans mes pensées, j’étais heureuse. Les déménagements m’amusaient toujours. De plus, j’allais me retrouver avec des gens que j’appréciais. Je sortis et rassemblai donc l’ensemble de mes affaires, en profitant pour mettre un pull. Et voilà ! Quelques minutes plus tard, le tout était posé en vrac au milieu de la pièce, il ne restait plus qu’à le transporter dans l’autre chambre et ranger. Je soupirai de satisfaction et souris. La joie et l’enthousiasme qui m’habitaient au début de la soirée revenaient peu à peu. Je m’aperçus que j’avais encore très faim. En effet, je n'avais pas vraiment pu finir mon plat au bar, et les seules choses que j'avais mangées jusqu'à présent à part ça étaient quelques sushis. Je farfouillai un peu et trouvai dans un de mes tiroirs un paquet de gâteaux pas encore entamé. Je marchai jusqu’à ce qui allait être ma nouvelle chambre, en prenant au passage quelques affaires, ouvris le paquet, pris un cookie et le tendis à Haiko :

"T’en veux ? *crunch* Ch’est les meilleurs cookies du monde tu chais. Enfin prechque. Cheux fais maison chont encore meilleurs."

Je souris en repensant à ceux que je mangeais quand j'étais plus petite... Les cookies pas cuits à l'intérieur... C'étaient bien ceux-là les meilleurs au monde. Je devais peut-être arrêter de rêver. Je secouai la tête et repartis pour ramener progressivement dans la pièce tout ce qui m'appartenait.

T-T:

Nous étions enfin arrivés à la pension, certes trempés. Dès que je franchis la porte d'entrée pour entrer dans la pension, je sentis mon corps se réchauffer soudainement. Je lâchai un grand soupire d'aise. Après tout ce qui c'était passé, cela me faisait le plus grand bien d'être chez moi. Je fermai la porte rapidement et allais me réfugier à l'étage. Je commençai à aider la jeune femme, puis perdis rapidement patience. Je pris tous les habits d'un placard et les jetai en plein milieu de la chambre comme un sauvage. Pas mécontent de ce que je venais de faire, je croisais les bras et fixais la pile durant un petit moment. Puis je pris un ton puissant.

"Et bien ce sera bien plus facile comme cela!"

Je lui fis un clin d'oeil et continuai de déranger un petit moment, avant de m'échapper de la chambre. Effectivement je n'aime pas trop les déménagements, c'est beaucoup trop fatiguant. J'ouvris la porte de ma chambre et la laissai ouverte pour que Lenalee puisse passer sans problèmes. Je m'asseyais alors sur mon lit, avec un air fatigué. Mais mon temps de répit ne fut pas long. La jeune femme rappliqua ensuite, un paquet de cookies à la main. Je regardai tour à tour la femme et son cookie, avant de prendre rapidement et par force le cookie de sa main et de le déguster avec admiration. Je la vis repartir après avoir secouer la tête en la remerciant tout de même. J'hurlai alors tout en mangeant.

"Merchiii... *crunch* T'en as d'autres? *crunch*...Je sais que tu en as!"

Je me relevais alors et guettais secrètement son arrivée pour la prendre par surprise. Je me mis soudainement à bailler à plusieurs reprises. Il faut dire que toutes ces émotions en une soirée m'avaient fatigué.. Mais il ne fallait pas oublier que c'était le soir de Noël et qu'il fallait donc que je reste éveiller coûte que coûte!!

*Câlin à la joueuse*:

Lorsque je revins dans ma chambre, je fixai un long moment mes vêtements étalés par terre. Il allait tout falloir replier… Haiko n’était pas très patient, et avait sorti une grande partie de mes affaires de l’armoire puis avait jeté l’ensemble sur le parquet avant que je puisse l’en empêcher. Ca allait prendre du temps de tout ranger, mais je n’allais pas me fatiguer aussi facilement. Il en fallait plus que ça pour me décourager ! Moi qui me sentais si mal il n’y avait pas longtemps, l’énergie me regagnait malgré la fatigue que je ressentais à cause de l’heure tardive et du trop plein d’émotions. Je devais absolument ignorer l’épuisement si je comptais tenir debout au moins jusqu’à minuit. Je retroussai mes manches et posai mes mains sur ma taille en signe de détermination :

"C’est parti ! On va y arriver !"

J’entendis ensuite le jeune homme crier quelque chose. Apparemment, il demandait si j’avais d’autres cookies. Il me semblait bien que oui, puisque je venais tout juste d’ouvrir le paquet. Néanmoins, j’hésitais à donner une réponse positive. Ça pourrait être drôle de faire semblant de ne plus en avoir pour l’embêter –quoique ce n’était pas dans mes habitudes d’embêter les gens-, mais s’il m’avait vue ouvrir le paquet, ce ne serait pas crédible. Et je savais que j'allais quand même lui en donner, je n'étais pas égoïste. Tant pis, je décidai de tenter le tout pour le tout.

"Non, j’en ai plus ! Ces deux là étaient les derniers… Désolée !"

Je glissai les cookies sous mon pull pour pouvoir en manger en douce après, me baissai, et pris dans mes bras une grande pile de vêtements. J’en avais pris tellement que j’étais obligée de regarder sur le côté, sinon je ne voyais pas où j’allais. Je marchai donc d’un pas hésitant vers la porte et entrai pour tout déposer. Et mince, je ne voyais vraiment rien et je ne savais pas où mettre tout ça, je ne voulais pas tout remettre par terre… Toujours avec la pile de fringues sur les bras, je demandai :

"Hum… Au fait, quel lit je dois prendre?"

Je regardai de chaque côté de ce qui occupait mon champ de vision pour prendre connaissance de ma position par rapport à d'éventuels meubles contre lesquels je pourrai me cogner... tiens mais, où était-il passé?

Il ne restait plus de gâteaux? Miséricordes!! J'avais tellement faim... Je la crus sur le moment, elle qui paraissait tellement... Trop gentille. Puis, quelques minutes plus tard, elle revenait dans la chambre un énorme tas d'habits aux mains. Elle venait de passer devant moi sans même s'en apercevoir, j'étais discret où était-elle aveugle? C'était à voir. Mais revenons-en à nos moutons. La pension était vraiment calme, l'on pouvait entendre que moi et Lenalee... C'était trop silencieux. Mais c'était le moment idéal pour faire ce que je voulais, autrement dit lui faire peur. Je me positionnai alors doucement derrière son dos puis rapprochai discrètement mes lèvres de son oreille droite. Enfin, j'hurlais pendant que mes mains venaient subitement toucher ses hanches.

"BOUUUH!!!!!"

J'éclatai ensuite de rire, faisant deux pas en arrière. Soudain, je remarquais en baissant les yeux qu'un paquet de cookies était au sol, juste au-dessous de la jeune femme. Me jetant tout d'abord dessus pour vérifier qu'il contenait toujours des gâteaux, je relevai ensuite les yeux vers elle, un regard méfiant s'exposant sur mon visage. Je pris un ton calme avec un air cependant peu aimable.

"Alors tu m'avais menti...."

Je gardai alors le paquet en reprenant un cookie puis eus une idée qui pourrait peut être bien animer la chambre. Et si elle s'installait sur le lit de Ruika? Et ce, sans même le savoir.. Un sourire diabolique apparut soudainement sur mon visage. Je jubilais à l'idée de voir la réaction qu'aurait les deux jeunes femmes. Je désignai alors le lit de ma colocataire de chambre à la "nouvelle" avec un sourire assez suspect et pas très discret il faut l'avouer..

"Installe toi là, le lit est libre.."

Que je riais de mes bêtises.. Du moins intérieurement. Je devais paraître assez ridicule après tout.

J’allais me résoudre à tout poser par terre, puisque je ne voyais pas Haiko… Quand même, il n’avait pas pu partir aussi rapidement… Et pourquoi ne l’avais-je pas vu, s’il était parti ? Ou alors, je ne le voyais pas, là tout de suite, à cause de ce que j’avais sur les bras. C’était l’hypothèse la plus valable. Je doutais encore, quand tout à coup je sentis un contact sur mes hanches et quelqu’un cria :

"BOUUUH!!!!!"

Je réagis comme n’importe qui aurait réagi, bien que le fait que je sois peureuse y fut pour beaucoup. Je fis un bond et poussai un hurlement terriblement aigu :

"Hiiiiiiiiiiiiiii !!"

A chaque fois qu’une personne me faisait ce genre de blague, ça marchait. Toujours. Comme pour les screamers, les cris de fantômes et les lumières qui clignotent le soir d’Halloween (la préférée de mon petit papa…) et autres farces pour faire peur. Mon cœur battait très vite, ma respiration était saccadée, et je venais de tout lâcher par terre. Oh non… Pourquoi moi ? J’aurais dû me décider tout de suite à poser ça, sur un des lits, et j’aurais pu aviser ensuite. Mais non, j’avais attendu… et voilà où j’en étais maintenant. Je me tournai vers le farceur et hurlai encore une fois avec un air grognon:

"Tu m’as fait peur !! Espèce d’idiot !"

Il savait certainement qu’il m’avait fait peur, je n’avais aucun besoin de lui préciser, et pourtant je venais à l’instant de le faire. Et puis, ça allait le satisfaire encore un peu plus que je m’énerve. Je tentai donc de prendre sur moi et respirai un peu plus doucement pour arrêter de trembler, autant à cause de la frayeur que de la colère. Quand j’étais en colère, j’étais vraiment ridicule. Dans une ultime tentative pour me calmer, je secouai la tête et me baissai pour ramasser ce que j’avais lâché sur le sol de la chambre en soupirant. Soudain je remarquai avec effroi que mon cher et tendre paquet de cookies était tombé sur le sol, non loin du tas de vêtements. Trop tard, j’avais les mains prises. Le jeune homme se jeta dessus et vérifia son contenu. Mince…

Je ne voulus pas affronter son regard, parce que je savais que si je le faisais, j’allais éclater de rire et il s’énerverait probablement. J’entendis ses accusations, qui étaient fondées, voilà pourquoi je ne répondis même pas. Je n’avais aucune envie d’avouer que j’avais menti, mais d’un autre côté, mentir en essayant de trouver une raison à la présence de ces cookies ne serait pas du tout crédible. Pourquoi dire une idiotie si je pouvais me taire ? Je ne pus cependant m’empêcher de rire, rire qui s’arrêta immédiatement après que j’aie remarqué le drôle de sourire qui éclairait le visage d’Haiko. Lui arrivait-il d’être si diabolique ? Je clignai des yeux en attendant… Je ne sais pas, une phrase ? J’avais posé une question, après tout. Il me montra un lit en disant qu’il était libre. Son attitude était suspecte, mais je n’avais pas d’autre choix que de lui faire confiance. J’en avais assez de me trimballer avec tous ces vêtement sur les bras, aussi les posai-je sur le lit désigné auparavant et commençai à les replier correctement. Je réfléchis quelques secondes… Si par hasard la troisième personne, donc Ruika, revenait tard et qu’elle me retrouvait dans son lit, ça n’allait peut-être pas lui faire plaisir. Je devais absolument m’assurer que le jeune homme n’essayait pas encore de faire une blague et demandai avec un regard inquisiteur :

"Hum… Ce n’est pas que je ne te fais pas confiance, mais… Tu es certain que c’est mon lit ?"

Je me réservais le droit de douter de sa sincérité, parce que son sourire, pour moi, voulait tout dire. Voyez-vous, j’avais menti à propos des cookies… Me mentir à propos des lits semblait être une bonne vengeance. Quoique… Je ne le connaissais pas encore très bien, il était tout à fait possible que je me trompe. Y croire, ou bien ne pas y croire ?...

Je me mis à rire très fort, assez satisfait de lui avoir fait si peur. Je croquai dans le cookie que j'avais en main et pensai alors tant que je le pouvais, pendant qu'elle s'installa sur le lit avant de se mettre à me parler avec une pointe de méfiance. Que pouvais-je répondre?... La question que je me mis en tête fut: "est-ce que je mens ou pas?". Je la fixai alors un instant le regard vide, la tête ailleurs, tout en terminant de manger mon cookie. Et pourquoi pas ne choisir aucune des deux options et donc repousser la réponse à plus tard, me laissant le temps pour choisir ce que je voulais faire? Je lui répondais alors simplement à l'aide d'une autre question. J'essayais d'avoir un air tranquille.

"Sinon... Bienvenue dans la chambre! Au fait, tu as rencontré des gens depuis que tu es arrivée?"

Ne lui laissant aucun répit, je continuais avec le même air.

"Tu te sens bien ici? J'espère qu'il n'y a pas de problèmes!"

Je me baladais dans la pièce pendant que je parlais puis finis par ouvrir grand les rideaux pour avoir une vue sur la ville de nuit. C'était magnifique... Les décorations qui recouvraient toutes les maisons et immeubles faisaient des petits points de lumière de toutes les couleurs un peu partout. Je me retournai finalement, les yeux étincelants qui reflétaient les lumières des différentes décorations, et vins l'aider à terminer de ranger toutes ses affaires. Mieux valait que tout cela soit terminé.

Au bout de nombreuses minutes de travail acharné, avec grand plaisir je vis que tout cela était enfin réglé. Pratiquement toutes ses affaires présentes du moins dans cette chambre étaient rangées. Je pensais enfin pouvoir me consacrer à autre chose mais en restait-il dans l'autre chambre? J'ouvris alors la porte de la salle de bain et portais mon regard vers la jeune femme. Je pris un ton enjoué avec un grand sourire, une petite lueur de perversité dans les yeux.

"Bon, je suis tout sale. Je vais me doucher! Et.... Tu peux me rejoindre si tu veux."

Que... Que m'arrivait-il? Un peu surpris de mon comportement, je rentrais tout de même dans la salle de bain et fermais la porte derrière moi. Cependant, pas à clé. J'enlevais alors mes vêtements et entrais dans la douche avant de faire couler l'eau chaude sur moi, lâchant un soupire de satisfaction.

Le jeune homme éclata de rire, content du succès de sa blague. Je fis une moue boudeuse tout en gardant un petit sourire en coin pour signifier que je ne lui en voulais pas vraiment. Il eut l’air de réfléchir à ce que je venais de dire, répondit à ma question par une autre, -ce qui était assez énervant, en effet- et enchaîna avec une deuxième sans me laisser le temps de répondre à la première. J’attendis un peu, pour voir s’il avait d’autres choses à demander. Puisqu’il ne disait plus rien, je souris :

"Merci ! Oui… J’ai rencontré Ruika par hasard, en ville. On a acheté une écharpe et un cadeau de Noël pour Shimi’ ensemble, mais sinon, hum… personne d’autre. Mais c’est plutôt bien, je connais mes colocataires au moins ! Et… oui, je me sens bien ici, un peu comme dans une deuxième famille. Tout le monde est gentil, enfin, tous ceux que j’ai rencontrés jusqu’à présent, donc, je n’ai pas de problème…"

Se promenant dans la chambre, il en profita pour ouvrir les rideaux et admirer la ville de nuit. Moi qui n’avais jamais fait attention à la vue que l’on avait des chambres, je m’émerveillai devant toutes ces petites lumières parsemant les rues et les habitations. J’avais vraiment de la chance d’être arrivée ici. Puis, des étoiles dans les yeux, Haiko se retourna et vint m’aider à terminer le rangement.

Tout était presque fini, enfin ! Il devait sûrement rester quelques bricoles dans l’autre chambre… Bah, j’irais les chercher plus tard. Je vis le jeune homme se diriger vers la porte de la salle de bain, puis il me regarda et signala qu’il allait se doucher… pour rajouter ensuite que je pouvais le rejoindre si je voulais.

Je pris d’abord cela comme une blague, mais mon rire s’évanouit après quelques instants. En analysant la chose… ce drôle de regard… Y pensait-il vraiment ? Nous nous connaissions à peine… était-ce possible ? Ou était-ce juste un élan de perversité ? Je me souvins que nous étions seuls… Alors, c’était sérieux ? Je n’aurais jamais pensé que la soirée puisse aboutir à cette situation… à ce genre de choses. La porte de la salle de bain venait de se refermer derrière lui, et moi je restais là, sans rien dire. Je touchai mes joues : elles étaient chaudes, beaucoup trop chaudes. Mon cœur battait plus vite qu’à l’accoutumée. Mon imagination faisait son travail après ces paroles, évidemment. Mais il y avait autre chose. Quelque chose dont je ne connaissais pas la nature. Une sensation bizarre. J’avais comme des petits papillons dans le ventre.

Je secouai la tête. Non, impossible. Il fallait que je me calme, je ne comprenais plus rien à ce qui se passait dans ma tête. Ce que je comprenais par contre, c’était que j’allais devoir faire un choix. Rester ici à attendre ou bien entrer dans la salle de bain… J’avais envie de rentrer, quelque chose m’attirait inexorablement vers cette porte, mais je ne voulais en aucun cas me l’avouer. En passant devant la fenêtre, j’examinai mon reflet. Même à moitié transparent, le reflet de mon visage était rouge. J’étais toute rouge. Non, je n’arriverais pas à me calmer. Mes mains tremblaient déjà. J’étais devant cette porte et ma main s’apprêtait à toucher la poignée. Si je rentrais, je pourrais ensuite me passer le visage sous l’eau, et boire un peu aussi. C’était une raison comme une autre. Une fausse raison pour justifier mon entrée, parce que je ne voulais toujours pas m’avouer que pousser cette poignée et entrer me faisait envie. Et d’ailleurs cette raison était bien idiote, puisqu’il y avait obligatoirement un robinet dans la cuisine. Ma main stoppa son avancement et je me figeai. *respire… après tout, tu y vas juste pour boire un peu et te rincer le visage… ce n’est pas un enjeu de taille…* Finalement je poussai brusquement la poignée, entrouvris la porte et la refermai immédiatement. C’était trop dur. Je ne pouvais pas faire ça. Mon imagination débordante troublait mon raisonnement, et j’avais encore plus chaud maintenant. *allez, vas-y ! C’est pas la mort d’ouvrir une porte ! Même si le garçon qui se trouve derrière prend sa douche et qu’il t’a proposé de le rejoindre !*

Je pris une grande inspiration et entrai dans la salle de bain. Je fixai l’évier du regard pour éviter un nouveau rougissement encore plus accentué de ma part. Je fis couler de l’eau froide, très froide, en bus et en aspergeai mon visage. Je ne me sentais pas mieux. Pourquoi ? Pourquoi étais-je si troublée ? La raison était évidente, bien sûr. Je n’assumais pas mes envies, ni les sentiments nouveaux qui m’envahissaient. Que faire maintenant ? Une autre raison bidon qui pourrait justifier ma présence ici me vint à l’esprit :

"M… Merci de m’avoir aidée… à ran… ger. Par contre je ne sais tou… toujours pas quel est mon lit."

Ah, non ! Et voilà que je bafouillais ! Mon trouble se ressentait plus que jamais… Et je restais plantée là, à observer tous les recoins de l’évier, toute rouge et les mains tremblantes. Je me demandais bien comment ma présence allait être interprétée...

Je ne m'attendais pas à ce qu'elle rapplique. Je pensais surtout que mes paroles lui avaient déplus. C'était cependant dans ma nature d'exprimer les choses comme cela, du moins pour proposer une telle chose. Je pensais bien lui avoir fait comprendre qu'à ce moment-là, pour moi ce n'était qu'un rapprochement sexuel d'une nuit. Sinon il serait bien trop tôt. Je lavais donc rapidement mon corps ainsi que mes cheveux, ne l'entendant pas entrer dans la salle après le claquage de porte qui me faisais déjà imaginer qu'elle était partie. Soudain une voix certes tremblante, mais assez puissante pour que je la perçoive se manifesta. Un peu surpris, je sortais de la douche totalement nu en mettant mes cheveux en arrière. Je croisais alors son regard en souriant, tranquille et avec un air rassurant.

"Mais de rien."

Mon regard se faisait de plus en plus intense. J'essayais de lui faire comprendre que je la désirais. Oui, à ce moment, je la voulais. Elle m'attirait. Mais ce n'était pas non plus facile pour moi.. Je ne le montrais pas forcément mais... J'étais encore vierge. On m'avait déjà décrit des choses et j'avais vu quelques trucs mais pas plus, je ne connaissais rien. Et j'avais la chance de pouvoir essayer, là, à ce moment. Peut être étais-je un peu trop pressé..? Peut être me trompais-je de le faire avec elle alors que je la connais à peine..? Mais tant pis. J'en avais trop envie. Je détournais un court instant les yeux pendant que je réfléchissais.

Je marche finalement doucement vers elle, relevant la tête en la noyant dans mon regard perçant. De nombreuses gouttes d'eaux saillent mon corps musclé. Enfin, je prends ses mains et les balance lentement et avec douceur pendant qu'un demi-sourire s'installe sur mon visage. Je murmure à son oreille avec un ton faible. Le silence n'était pas si dérangeant finalement.

"... J'en ai envie.."

Je ne savais pas trop par quoi commencer, mais j'y arriverais. Mais encore fallait-il qu'elle soit consentante?..