Un après-midi de fin d'Hiver, je décidai d'aller à la découverte d'un autre lieu connu à Hinata: Le grand pont. Oui, ce grand et large pont qui détient, du moins d'après ce qu'on dit, une vue sublime. J'avais enfin une semaine de vacances et il fallait que j'en profite un peu. Cependant, que je m'ennuyais seul dans ma chambre à ne rien faire. Je jetais alors un regard à la fenêtre et remarquais avec joie que la neige avait fondu, que le ciel était dégagé et que le soleil illuminait toute la ville malgré le fait que le froid régnait toujours autant. J'en déduisis donc que ce jour-ci spécialement, il y aurait une vue impressionnante depuis le pont car il n'y avait pas de brouillard. J'enfilais alors mon costume bleu habituel. Dessous, une chemise blanche me recouvrait et une cravate à rayures entourait mon cou. Je laissai mon sabre sous mon lit tandis que j'allai enfiler mes bottes pour enfin sortir du bâtiment.

Ce jour-là, pas d'écharpe et pas non plus de gants! Il faisait beau pour un après-midi d'Hiver et je me devais d'en profiter. Après de nombreuses minutes j'arrivai tranquillement au lieu souhaité. Je franchissais la limite qui le séparait de la terre et commençais à observer le monde qui m'entourait. Soudain, je croisai une fille, petite avec un longue chevelure blonde qui fit naître une impression de déjà vu chez moi. Je reconnu tout de suite son origine. Je m'imaginai tout à coup que je venais de croiser ma petite soeur alors qu'elle était censée ne plus faire partie de ce monde. Je m'arrête tout à coup avant de me retourner brusquement en écarquillant les yeux. Je me mets alors à la poursuivre bêtement, comme si de l'espoir revivait en moi, pendant que ma respiration se fait de plus en plus bruyante. Ma tête se crispe alors que je m'approche toujours plus d'elle. Mon regard mêle inquiétude, interrogation et espoir. Mon ton se fait puissant, je décide de l'appeler.

"Orihimé? C'est toi Orihime!?"

Je lui prends ensuite le bras avec force. Enfin, le moment critique arriva. Était-ce bien ma petite soeur? Ne me trompais-je pas? J'allais le savoir à ce moment. C'était comme si ma vie en dépendait. Je n'arrivais pas à me passer cette idée de la tête. Je priais même pour ne pas m'être trompé. Qu'allait-il se passer?

Saoka venait d'arriver, elle avait décidé de se balader seule, alors que c'était dangereux de se balader quelque part où elle ne connaissait personne, ou elle pouvait se perdre. C'est d'ailleurs ce qui est, elle s'était perdue. N'osant pas demander à quelqu'un son chemin, de plus, elle avait toujours ses bagages trop lourds pour elle, et surtout nombreux. Elle était tombée en arrivant juste avant d'arriver sur le pont. Elle était sur le point de pleurer, avec ses genoux égratignés, et le fait qu'elle soit perdue et fatiguée d'avoir marché depuis ce matin, les larmes au bord des yeux, elle continuait de marcher quand même.

Restant dans ses pensées, pour ne pas pleurer, elle ne remarqua le garçon qui lui courrait après derrière elle, jusqu'à ce qu'il lui attrape le bras, avec force. Saoka était terrorisée, un voleur, un vileur, un kidnappeur d'enfant, un fou, un agresseur? Elle était tellement terrorisée que les larmes retenues, se mirent à couler le long de ses joues.

"Me faites pas de mal. "

Elle avait réussi à sortir une phrase de ses pleurs, qui n'arrêtaient toujours pas. Elle essayait d'arrête de pleurer, même si c'était plus dure à faire qu'à dire. Elle regardait le garçon qui l'avait interpellé en pleurant, même si elle avait remarqué qu'en fait, il n'avait pas l'air d'être méchant.

Je venais de découvrir son visage. Ma crainte s'était envolée et avait emporté mon espoir avec elle. Son visage n'était pas le même que celui auquel je m'attendais.. Il y avait ressemblance malgré tout mais il fallait que je me rende à l'évidence... Ma petite soeur n'était plus. Pourquoi revenais-je sur cela alors que je croyais avoir tourné la page? Je n'avais jamais encore croisé une fille qui lui ressemblait autant après tout. Je fus tout de même surpris par la couleur de ses pupilles, bizarrement la même couleur que celles de ma soeur. Le marron clair de ses yeux qui reflétait la lumière du soleil était assez beau à voir... Je plissais les yeux avant de détourner le regard et de lâcher prise, faisant retomber tranquillement mon bras vers moi. Je laissais le vent secouer ma cravate et bercer mes cheveux pendant qu'un court silence s'installait. Je pris alors la parole avec une voix calme mais inexpressive.

"Tu ne t'appelles pas Orihime n'est-ce pas?.."

Je plongeai alors mon regard dans le sien, essayant de cacher ma déception. Comment avais-je pus croire cela? Je me faisais du mal à moi-même.. Je faisais à ce moment peu attention au monde qui m'entourait même si je sentais des regards surement passagers se diriger vers nous. Je n'écoutais et ne regardais plus qu'une chose, l'inconnue familière qui était face à moi. Pour moi, les passants n'étaient plus que de vulgaires silhouettes qui traversaient le pont dans un bruit presque inexistant.

Je serrai les poings et vins mordre mes lèvres inférieurs. Je revis cette image... Cette horrible image... son regard. Elle rampe sur le sol pendant qu'un petit bain de sang se créer au niveau de son cou. Ses yeux sont grands ouverts, des larmes commencent à s'en échapper. Elle est pâle. Mais pas un bruit ne se manifeste mis à part le son de ses respirations de plus en plus courtes et rapides. Comme si plus le temps avance, plus il est difficile pour elle de s'accrocher à la vie. Soudain elle n'arrive plus à respirer pendant un moment puis elle finit par pousser un râle avant qu'une dernière larme coule sur sa joue gauche. Puis, silence complet. Seul son regard reste, rivé vers moi.

Complètement abasourdi je m'écroule par terre sur les genoux, mon regard divaguant dans le vide. Mes poils s'hérissent mais pas un seul son sort de ma bouche, comme si je tache de me souvenir de comment faire pour respirer. Je chute vers la droite sans m'en rendre compte. Enfin, on vint à réussir de me faire revenir dans la réalité.

Saoka se demandait ce qu'arrivait au garçon qui l'avait attraper part le bras, il semblait être a la fois perdue et hanté par quelques chose. Il commença a parler, demandant comment elle s'appelait, enfin, si elle ne s'appelait pas Orihime. La pauvre devait chercher sa petite amie, ou sa sœur, voir sa fille. Saoka n'arrivait pas a définir son age, enfin, elle n'avait jamais été douée pour ça. Il avait l'air déçu, et malheureux. Il la regardait toujours, mais c'était plus comme s'il ne la regardait pas vraiment. Puis, il s'écroula à genou par terre, le regard dans le vide, comme s'il était perdu. Les larmes de Saoka s'était arrêtées. Le garçon face à elle, avait l'air encore plus malheureux qu'elle, elle ne devait pas pleurer comme ça. Il tomba ensuite sur le coté, il fallait que Saoka fasse quelque chose.

"Est ce que ça va ? Tu veux que l'on appelle les urgences ?"

Voyant la détresse émotionnelle, et ne sachant pas trop quoi faire, Saoka le prit dans ses bras, pour qu'il se calme. Ce n'était pas dans ses habitudes de faire ça avec un inconnu, mais il en avait certainement besoin. Elle prit une voix rassurante, et calme.

"ça va aller. ça va aller."

Qu... J'avais pourtant semblé être revenu dans la réalité, mais j'étais complètement perdu. Et d'ailleurs, que faisais-je d'en les bras de la femme que j'avais interpellé? Sa voix était pourtant si douce, si belle et si rassurante. Je soupirais un bon moment puis m'écartais un peu d'elle en murmurant à son oreille avec douceur.

"Non, n'appelle personne s'il te plait... Mais merci..."

Je me redressais alors et tournais la tête une nouvelle fois dans le vide, mais cette fois volontairement. J'avais besoin d'un petit moment de réflexion. Ce n'était pas la première fois qu'une chose du genre m'arrivait, et une seule suffisait déjà... Il fallait que je tienne bon. Je m'étais fait des amis depuis mon arrivée, enfin. Et il comptait sur moi. Il fallait que je tienne, pour ne pas décevoir. Je hochais de la tête avec un regard sérieux. Enfin je me relevais doucement et me recoiffais avant de tendre ma main à la jeune femme qui s'était mise à terre pour m'aider. Un sourire apparut sur mon visage, ce qui me donna un air aimable.

"Merci beaucoup. Comment t'appelles-tu?"

Je décidais donc d'engager la discussion. Je lui avais demandé de n'appeler personne pour la simple raison que je n'aimais pas inquiéter les gens. Ce n'était pas dans mon but. Et je faisais donc comme je l'avais toujours fait, je fuyais le passé. Du mois, tant que je le pouvais.

Saoka regarda le jeune homme se reprendre. Il n'avait plus l'air d'un fou, et c'était plus rassurant pour Saoka, qui a ce moment là se souvenue qu'elle était fatiguée et qu'elle avait aux genoux. Elle reprit sa timidité habituelle. Elle hésita à prendre a main du jeune homme pour enfin se relever toute seule. Il avait lancé un sourire à Saoka, ce qui ne faisait que ressortir encore plus sa timidité. Il demanda ensuite quel était le prénom de celle ci, qui avait peur de répondre.


"Sa... Saoka L...Lin. Je m'appelle Saoka lin... Et toi ? "

Soudain elle regarda ses genoux, pour voir si ils n'étaient pas entrain de saigner. Ils lui faisaient mal. Son pantalon était déchiré. La fatigue allait surement la refaire pleurer. Jusqu'à ce qu'elle se rende compte qu'elle avait éparpillé ses bagages autour d'elle. Elle se dépêcha de tout ramasser pour ne pas s'en faire voler. Après tout il y avait tout son argent et ses affaires dans ses valises. Elle se frotta les yeux pour ne pas pleurer, et se redressa après avoir mit toutes ses valises a ses pieds et ses deux sacs sur son dos. Elle remit son regard sur Haiko.

Je lui souris, cherchant son regard, et m'exclamai avec un ton puissant.

"Moi c'est Haiko Asano!"

Je la laissais ensuite ranger ses affaires sans l'aider en me grattant l'arrière de la tête. J'étais bien trop flemmard pour l'aider. Puis, je vis que son bas avait une couleur spécial. Effectivement, il y avait un peu de rouge à certains endroits. D'ailleurs, son pantalon était dans un très mauvais état, mais peut être était-ce son genre de s'habiller de la sorte? Je ne pouvais pas savoir et préférais lui proposer mon aide. C'était tout de même elle qui était venue m'aider. Je m'approchais lentement et courbais mon dos pour être plus proche des éventuelles blessures.

"Ça va? Es-tu blessée?"

Mon regard mêlait interrogation et inquiétude.

Saoka pensa qu'elle avait l'air d'un souillon avec son pantalon dégelasse et déchirer, en plus elle saignait. Il fallait quand même se concentrer sur ce que dit Haiko, qui venait de se présenté. Elle s'appliqua a le retenir, pour ne plus penser a ses genoux. Ensuite, il se pencha vers elle, après s'en être rapproché. Il demanda si elle allait bien, et si elle était blessée. Elle avait les larmes aux yeux.

"Je suis tombée et j'ai abîmé mon pantalon. Je me suis perdue, je sais pas où est la pension où je dois aller, et je sais pas lire une carte, en plus les gens sont trop grands ici."

Elle s'est mise a pleurer à peine après son deuxième mots. Elle commençait à pleurer comme un enfant fatiguée. Elle avait vraiment l'air d'une enfant a ce moment là. Puis elle laissa tomber ses sacs par terre. Elle était à bout.

Je tentais de comprendre son explication, approchant encore plus mon visage d'elle mais pas trop non plus. Je plissai les yeux et écoutai attentivement. Je réussis à percevoir toutes ses paroles mais, pas à mon grand enchantement. Elle ne cessait de se plaindre tout en pleurant et cela m'insupportait. Je remarquai également ses blessures, comme je m'y attendais elle saignait. J'entendis à mon grand étonnement qu'elle souhaitait se diriger vers la pension. N'était-elle pas trop jeune? Je lui donnais pas plus de 15 ans. J'utilisai un ton puissant mais toujours rassurant.

"Tu souhaiterais aller à la pension Hinata?? Quelle coïncidence! J'en viens. Pourquoi souhaites-tu t'y rendre? Et puis.... t'as quelle âge?"

Je la regardais de haut et décidais de me baisser afin de passer son épaule autour de mon cou pour l'aider, sans lui demander. Je fis un sourire aimable et parlai d'un voix calme, l'entourant de mon long bras.

"Ha oui! Je pourrais te soigner quand nous serons arrivés là-bas si tu veux."

Je lui en devais vraiment une et tenait à lui rendre la gentillesse qu'elle m'avait donné. Je commençais enfin à me remettre de ce bref retour dans le passé.

Saoke arrêta de pleurer, quand elle entendu qu'il parlait de la pension Hinata. Il demanda pourquoi elle voulait s'y rendre. Puis l'age qu'elle avait. Pourquoi tout le monde lui posait cette question... Elle était petite oui, mais elle avait pas l'air si jeune quand même. Il se bissa ensuite, pour mettre l'épaule de Saoka derrière le cou d'Haiko. Il proposa de la soigner une fois à la pension. Saoka secoua la tête. D'une voix timide, elle prit la parole.

"J'ai dix huit ans. Je dois poser mes valises. Tu vas avoir ml au dos si tu restes baisser comme ça. Je peux marcher, je me suis pas cassée une cheville."

Elle fit un sourire, elle avait reprit ses esprit. Puis, elle se souvint de ses bagages. Elle remit ses sacs sur son dos, et reprit ses valises en main. Elle regarda ensuite Haiko.Toujours aussi timide elle reprit la parole.

"Je te suis, je ne veux pas me perdre une deuxième fois. Je suis désolée d'avoir pleurer, je suis fatiguée."

Elle était prête à suivre Haiko, espérant que ce n'était finalement pas un fou dangereux. Mais c'était quand même sa seule chance d'arriver un jour à sa chambre, où elle s’endormirait surement en se plongeant dans son lit, alors que la nuit est loin d'arriver.

Je me redressai soudainement et retirai mon bras en faisant deux pas en arrière, mes yeux grands ouverts. Je la désignai du doigt et pris un ton puissant.

"Tu as 18 ans????? Mais.... Tu es petite!"

N'en revenant pas, je fis un petit rire discret puis passai à autre chose. Elle semblait pouvoir se débrouiller seule. Tant mieux après tout. Cela me permettait d'être tranquille et de ne pas avoir à porter ses valises. J'effectuai alors un hochement de tête et fis quelques pas avant qu'un inconnu me bouscule. M'apprêtant à le poursuivre et à m'expliquer avec lui, mon regard se porta par pur hasard vers le paysage. Ainsi je me rappelai que je m'étais rendu ici pour observer la vue si réputée du pont de Hinata. J'observais alors un instant l'incroyable vue qui s'offrait à nous, les montagnes majestueuses en faisant parties. Mes cheveux et ma cravate bataillaient dans tous les sens à cause du vent qui se faisait plus puissant, je décidais donc de me diriger une bonne fois pour toute vers la pension. Je lui souris, je franchis le pont et enfin je pris le chemin du retour.

"Très bien. Suis-moi!"

Haiko avait l'air choqué quand Saoka lui avait dit son prénom. Elle baissa les épaules, c'est ce que tout le monde penserait ici surement. Chez elle ça allait les gens étaient habitués, mais ça allait surement être différent ici.

"Je viens d'une famille de petit, mais, je suis la plus petite de la famille. "

Puis, Haiko regarda le paysage, il était surement venu pour le voir. Saoka pensait qu'elle le dérangeait surement, alors qu'elle ne le voulait pas. Il commença a prendre une direction, il semblait savoir où il allait. Heureusement. Saoka le suivait à moitié écrasée par ses sacs, qui commençaient à être lourds. Elle n'avait plus trop la force de tenir tous ses bagages, et elle n'osait pas demander de l'aide à Haiko. Elle l'avait assez dérangé comme ça. Elle le suivi donc en silence.

"Est ce qu'elle est loin la Pension Hinata ? Mes bagages commencent à être lourds. "

Je l'entendais malheureusement dire qu'elle commençait à avoir du mal à porter ses sacs. Tout en soupirant, je me retournai vers elle, m'arrêtant un petit instant. Allais-je devoir l'aider à s'occuper de ce calvaire? Je ne l'espérais vraiment pas.. Je fis tout de même attention à garder un ton calme.

"T'veux que je t'aide? Sinon... Non la pension n'est pas si loin que ça.. Mais il faudra quand même un peu de temps hein."

Après lui avoir répondu, je fis un beau sourire, attendant qu'elle reprenne la parole afin de savoir si je devais l'aider ou pas. Enfin, on quitta le pont en direction de la pension. Des nuages commençaient à recouvrir le ciel. On dirait que j'étais vraiment arrivé pile au bon moment. Quelle chance!

HRP: