Montant l'interminable escalier, ses longs cheveux dorés dansant dans le vent derrière lui, Nô Sekishusai Kotasu semblait être une jeune femme incroyablement décidé et sûre d'elle-même (omettant une pomme d’Adam proéminente). La réalité était que son cœur battait si fort dans sa poitrine que le blond avait l'impression qu'il allait exploser... Il ne se souvenait pas d'avoir été un jour plus nerveux qu'aujourd'hui : il ne l'avait jamais eu facile (bien qu'il ne se considérait pas à plaindre) mais c'était maintenant le début d'une nouvelle vie et a seule idée de ne pas être accepté par les autres de la pension (sur laquelle il avait entendu d'étranges rumeurs), l'androgyne faiblissait et ne pensait qu'à dévaler les marches qu'il avait mis tant de temps à escalader.

L'éphèbe avait enfilé une tenue qu'il avait lui-même conçu pour cet évènement si important : une énorme robe rose lui arrivant au-dessus des genoux, des chatons dessinés un peu partout sur le tissus vaporeux. Il avait fixé des nœuds cramoisis dans sa chevelure, lui donnant vaguement l'air d'une poupée de porcelaine. Ses pieds le faisaient mourir, dans ses adorables chaussures à plateforme, lui qui ne s'imaginait pas faire autant d'exercice si tôt le matin.

Une fois rendu au sommet, il ne put s'empêcher de s'appuyer sur ses genoux pour souffler un peu : il était un artiste, pas un athlète! Néanmoins, la vue de la pension le remit vite sur pied ; L'endroit était magnifique! Chaque bâtiment l'impressionnait, lui qui avait toujours vécu dans de petits appartements. Le Kotasu croyait même apercevoir ce qui semblait être de la vapeur : Un rotemburo? Vraiment?... Il savait maintenant là où il passerait le plus clair de son temps. Ce qui lui plaisait d’avantage était l’aspect calme de l’endroit, comme si rien ne pouvait venir briser la tranquillité des gens qui y résidaient. Un lieu parfait, en somme.

Apercevant un jeune homme aux cheveux aussi éclatant que le soleil, le garçon aux allures de poupée s’avança timidement : un voisin, peut-être? Il avait toujours eu de la difficulté avec les interactions sociales, mais il ne semblait pas vraiment avoir de choix cette fois : il aurait besoin d’un guide dans l’énorme demeure pour arriver à se retrouver. Il glissa une longue mèche derrière son oreille orné d’une dizaine de bijoux et demanda, hésitant, mais surtout d’une voix incroyablement grave et suave pour ce qui semblait être une jolie demoiselle :

-. . . Pardon… Vous vivez… Ici?

L’androgyne ne put s’empêcher de rougir adorablement : le garçon était très mignon et s’il se faisait rejeter (ce qui semblait très peu probable, mais le japonais se faisait toujours trop de scénarios), il ne saurait comment renchérir. Sans laisser l’autre éphèbe répondre quoi que ce soit, il ajouta, de la même voix masculine étrange :

-Je ne voudrais pas déranger mais je viens d’arriver et…

Il ne put finir, son cœur se serrant, il tourna violement la tête pour ne plus regarder l’inconnu, attendant sa réponse, silencieusement, comme toujours.

Zut zut zut ! Je suis en retard ! Mais pourquoi il a pas sonné mon réveil ? Je l'avais bien réglé pour 8h du matin non ? Non ? Ha ben en fait me suis trompé, je l'ai réglé pour 8h, mais du soir...
Ha ! Quel imbécile ! Fichu concentration !!
Il faut que je me lève en vitesse ! Je met mon pantalon, me brosse les dents (Ben oui c'est important d'avoir les dents propre), je mets mes oreilles et range mes clés dans la poche arrière de mon pantalon bleu électrique. J'adore ce porte-clé, j'ai encore plus l'air d'un inu avec cette queue. Aller, plus qu'à mettre le haut... Bon on est en hiver donc ce sera... ce sera... Ho j'aime beaucoup ce t-shirt rose pâle avec un petit chien dessus !
Bon je prends mon sac et direction l'université ! Je regarde ma montre, il est déjà 10h, je suis très très très en retard !
Puis je vois le calendrier. La rentrée c'est que dans quelques jours... ..... .......
"NOOOOOOOOONNNN !!"
Je suis bête, bête, bête, bête, stupide et bête.
Je descends les escaliers, maintenant que je suis levé et préparé, autant que j'aille visiter la ville. D'où il vient ce courant d'air ?
A l'extérieur du bâtiment je rencontre une jeune femme aux cheveux blonds. Elle a l'air gentille. Mais je ne la connais pas, peut-être que c'est une nouvelle. En tout cas elle a une drôle de tenue, qui est-ce qui pourrait porter des chats sur ces vêtements, il faut vraiment être bizarre ! Je pouffe de rire en passant à côté d'elle. Mince j'espère qu'elle ne m'a pas entendu !
Puis elle me parle avec une voix un peu bizarre. Elle doit être un peu enrouée... Elle me demande si je vis ici avant de me dire qu'elle vient d'arriver.
Ha c'est donc bien une nouvelle !
J'ouvre mon sac et lui tend un paquet de pastilles pour la gorge.
"Tu as l'air enrouée, prend ça ! Moi je m'appelle Saitou et j'habite ici. Et bienvenue à la pension Hinata. Tu es à Todaï ? Parce que moi j'y suis et je veux aller en section artistique, ou littéraire, je sais pas encore. Et toi ?"
J'ai un débit de parole un peu rapide et trop... bref je parle trop ! Comme elle a l'air perdue je récapitule.
"Bonjour je m'appelle Saitou Nashmir. Bienvenue à Hinata !"
Là ça doit être assez clair.

-Je ne voudrais pas déranger mais je viens d’arriver et…

Ayant détourné la tête, il ne vit pas le regard consterné de l’autre garçon sur lui, et heureusement, car se faire ainsi toisé aurait probablement fini d’achever l’androgyne. L’éphèbe (qui portait des oreilles de chien, ce qu’il trouva adorable) commença à fouillé dans son sac, sans lui répondre, et le blond sentit les battements de son cœur s’accéléré. Finalement, il lui tendit ce qui semblait être des bonbons pour la gorge, un large sourire sur son visage assez enfantin. De façon beaucoup trop hyperactive, il avança, le brusquant un peu :

-Tu as l'air enrouée, prend ça ! Moi je m'appelle Saitou et j'habite ici. Et bienvenue à la pension Hinata. Tu es à Todaï ? Parce que moi j'y suis et je veux aller en section artistique, ou littéraire, je sais pas encore. Et toi ?

E-Enrouée?... Il voulut mourir. S’il avait la voix rauque, ce n’était pas la faute d’un vulgaire froid, oh non… Le blondinet aurait préféré… C’était à cause de cette foutu génétique! Il ne comprit pas vraiment la longue tirade du rouquin, encore choqué par sa première accusation, n’eut pas le temps de répondre quoi que ce soit avant que le jeune homme poursuivre, légèrement plus  compréhensible, cette fois-ci :

-Bonjour je m'appelle Saitou Nashmir. Bienvenue à Hinata !

Il sourit timidement et refusa d’un geste de la main les pastilles que Saitou lui offrait. Comment lui avouer qu’il n’était pas du tout enrhumé? Naturellement, il aurait pu simplement mentir et continuer de jouer la femme, mais ça lui semblait être une très mauvaise tactique pour se faire des nouveaux amis. Il tenta donc de le glisser subtilement dans la conversation, sans un faire tout un cas :

-Enchanté. Je suis Nô Sekishusai Kotasu, vous pouvez m’appeler seulement Nô. Je compte aller en art aussi… J’avais peur qu’il n’y aille que des filles… Comme ça on sera deux garçons!

. . . Au final, la subtilité n’était vraiment pas son fort. Une nouvelle vague de chaleur lui monta au visage et il changea instantanément de sujet en tendant au garçon un bout de papier avec son numéro de chambre inscrit dessus, poursuivant précipitamment :

-J-Je… Vous avez le temps de me montrer ou elle se trouve?… Le bâtiment est grand et…

Et comme à chaque fois qu’il était dans l’embarras, le Kotasu ne finit pas sa phrase, laissant à son nouveau compagnon le soin de comprendre par lui-même.

La jeune fille refuse de la main mes pastilles. Ha bon... Elle en aurait besoin pourtant, elle a l'air sacrément enrhumée... Mais bon, si elle en veux pas je vais pas l'obliger non plus. Puis elle me dit qu'elle s'appelle Nô-quelque chose et qu'elle compte aller en section art. Sûrement à Todaï, enfin je pense puisqu'elle ne l'a pas précisée... Puis elle me parle de quelque chose à propos de deux garçons. Deux garçons ? Où elle voit ça ? Je regarde autour de moi pour voir de qui elle parle mais je ne voit personne... Elle a dû rêvée...
Puis elle me montre un bout de papier avec 6 écrit en gros dessus et me demande si j'ai le temps de lui montrer où elle se trouve... Où elle se trouve quoi ?
Je fais oui de la tête. Mais qu'est-ce qu'elle veut me dire avec son six sur un bout de papier ? Bon je vais faire semblant de savoir de quoi elle parle.
"Bien sûr, je vais t'y amener. Et tu peux me tutoyer tu sais !"
Puis j'ai un éclair de génie. Elle cherche sa chambre ! La chambre numéro six ! Ha mais elle pouvait pas le dire plus tôt ? Ha làlà, pourquoi elles peuvent pas être plus directs les filles ? Ce serait beaucoup plus simple.
Je me dirige vers la pension et m'arrête dans le couloir. Qu'est-ce que je faisais moi ? Je vais vers la cuisine pour me prendre un paquet de poulpes séchés et je retourne dans le salon. Puis je vois une jeune fille.
"Tiens bonjour ! Je m'appelle Saitou !"
Elle doit être nouvelle. Quoique j'ai l'impression de l'avoir déjà vu... Hum réfléchissons, ce n'est pas Katya, ni Sarah, ni Ko... Heu Ko comment ? J'ai oublié son nom maintenant... Ben en tout cas c'est pas elle donc c'est... Nô ! Oui c'est ça, c'est Nô !
Ha zut, c'est vrai que je devais la ramener dans sa chambre... J'ai oublié, pour me faire pardonné je lui tend mon sachet de poulpes.
"T'en veux un ? Désolé, problème de mémoire... On va dans ta chambre tout de suite !"
Je prend sa valise pour la porter dans les escaliers et je monte. Chambre numéro six, c'est celle qui est près de la mienne non ?
Je me dirige vers ma chambre et m'arrête devant.
"Ici c'est ma chambre, si tu as besoin de moi tu pourras me trouver ici... de temps en temps !"
Puis je vais jusqu'à la chambre 6 qui n'est pas loin après et je dépose ma valise devant.
"Voilà c'est ici ! Tu as la clé ?"