Aujourd’hui je pris le train en direction de la ville du pensionnat Hinata. C’était ma première expérience dans ce transport. Enfin la première, quand j’avais 4 ans j’étais dans un train mais je n’ai presque aucun souvenir de celui-ci. Et bien je dois vous dire que, je plains les gens qui prennent tous les jours les trains. Dans un train, on ne peut pas rester debout sans se tenir, c’est insupportable ! Puis la propreté, ce n’est pas vraiment ça. Il y a beaucoup de monde dans le train, certains qui se connaissent, discutent entre eux ou d’autres restent comme moi : silencieux. Le fait qu’il y a du monde ne me dérange pas, mais je me sens mal à l’aise d’avoir personne pour parler. Alors j’ai essayé de discuter avec certains, mais la discussion ne dure qu’à peine 10 secondes. Un grand blanc revient à chaque fois que je parle avec un inconnu. Impossible de tenir une conversation avec les gens, je me sens gêné. Puis des fois c’est juste un «  Bonjour », puis on ne se dit plus rien comme si on n’était plus là.
Alors pour m’occuper pendant ce long trajet, j’ai pensé à ce que serait cette « nouvelle » vie dans Todaï, cette fameuse école mais surtout au nouveau pensionnat qui va m’accueillir. Maintenant que j’y pense, plus de mère qui traine derrière toi ou qui se plaint parce que tu as oublié ceci ou encore cela. Vraiment super !  Enfin, peut-être que ça me manquera plus tard puis j’ai aussi un peu du mal à me l’avouer, mais ça me fais quand même mal de m’imaginer ne plus pouvoir la voir. Mais je suis assez content parce que c’est la première fois que je vais devoir faire tout, tout seul. Une nouvelle étape pour ma vie ! Je vais rencontrer également de nouvelles personnes, je suis sûr qu’ils seront accueillants. Enfin, qui me dit que dans le pensionnat je ne vais pas me retrouver pas avec des racailles avec des sabres ou de battes de baseballs qui vont me racketter tout les mois l’argent. J’ai aussi un peu peur de mal tomber avec les personnes dans ma chambre et de souffrir à cause de certains. Je sens aussi que je vais me louper pour faire de bonnes relations avec d’autres. J’avais surtout peur de me retrouvé avec les mêmes regards qu’au collège, c’est ce que je crains le plus tout,  mais j’évite de me poser cette question pour pas se remémorer ces moments. Puis si je vais là-bas c’est pour les oublier ces histoires ! Je suis sûr qu’il y a au moins une ou deux personnes qui valent le coup ! Et on m’a dit que la vie en ville est appréciable donc je vais en profiter un maximum. Et, si j’ai de la chance… Je vais rencontrer de nouvelles filles et peut-être même une amoureuse… Au moins je ne serai plus puceau et ça sera une nouvelle étape de franchit. Puis alors que j’étais en train de rougir je remarque que… J’ai raté mon arrêt il y a deux secondes. Alors je fonce sur un bouton « Stop ».
Le train s’arrête et les gens se mettent à se plaindre puis je sors en vitesse en répétant « Désoler ». Puis le train redémarre aussitôt sans moi et disparaît de ma vue avec les gens en colère après moi. Je me place au point de rendez-vous prévus à la gare en puis je m’assis tranquillement en attendant la personne qui devait m’accueillir.

C'est joli tout ce blanc, toute cette neige. Et ces petits flocons qui me tombent sur les cheveux et qui sont si beaux. Comme de petites toiles d'araignée brillantes. J'aimerais bien prendre une photo. Mais je suis si bien.... Une minute... c'est quoi ce bruit désagréable ?

Je fourre ma tête dans mon oreiller. Mon réveil hurle à la mort. NOOOOON mais pourquoi ?! On est samedi non ? Pourquoi j'ai mis mon réveil moi ? Je l'éteins et tente de me rendormir. Non mais.
Quelques secondes plus tard, je suis assise sur mon lit. J'ai failli oublier ! C'est aujourd'hui que je dois aller accueillir mon nouveau coloc ! C'est une idée de Shimi. Elle m'a dit que se serait bien de faire connaissance vu qu'il va être dans ma chambre.
Je jette un coup d'oeil à celle-ci. Arf faudrait que je range un peu... J'ai vraiment pris de la place toute seule... Je ramasse mes affaires dans un coin : vêtements divers, livres et journaux de voyage, appareils photos et leur matériel , ordinateur et souvenirs multiples. J'ai vraiment trop d'affaire pour une jeune adulte. J'attache mes cheveux en queue de cheval. Je met des vêtements chauds : pull beige et jean simple, bottes en fourrure, veste et écharpe. C'est qu'il fait froid. Je pend mon appareil photo préféré autour de mon cou. Je vais immortaliser l'arrivée du nouveau. C'est une habitude que j'ai prise à force de déménager en permanence. Je prend tout en photo. Gens, lieux, objets, je ne veux rien oublier de se que je vis. Je regarde ma montre. Je suis en retard.

Je sors du pensionnat et me met à courir dans la rue. Zut, pourvu qu'il ne soit pas fâché ou parti sans m'attendre. Shimi va me tuer si jamais le nouveau se perd... J'arrive enfin à la gare et je vois de loin un garçon blond assis. Ouf ! Sauvée, ça doit être lui. Je reprend mon souffle un moment, puis je ne résiste pas à prendre le garçon en photo. *Clic*. Je m'approche ensuite de lui avec un grand sourire.

"Salut ! C'est bien toi le nouveau pensionnaire à Hinata ? On m'a demandé de venir t'accueillir, moi c'est Sarah Silvers, enchantée !"

Je parle avec assurance. Faut dire que j'ai bien révisé mon texte pour être sure de ne pas faire de faute de prononciation, ça aurait été affreux comme première impression si je m'étais trompée sur un mot. J'ai même exercé mon accent. J'ai fait pas mal de progrès pour me faire comprendre. Quand je suis arrivée à l'aéroport la première fois, il a fallu que je trouve quelqu'un qui parlait anglais parce que le contrôleur ne comprenait pas se que je disais.

15...ça fais 15 minutes que j'attends maintenant. Mon portable n'a presque plus de batterie maintenant et donc je ne peux alors pas me permettre de m'occuper en jouant avec. Donc les seules choses que je peux faire, c'est de regarder les passants dans la gare ou encore regarder ma montre pour voir les longues minutes qui passe dans cette gare. Plus le temps passe, plus je suis presser de connaître cette nouvelle vie dans ce pensionnat. Mais je commence à ressentir un petit sentiment de crainte et d’excitation. Il y a aussi autre chose aussi que je ressent, c'est le froid. Il fais vraiment pas chaud ici, rien à voir avec Okinawa.

Je me demande qui va venir me chercher. Est-ce que ça va être la gérante dont j'ai eu au téléphone ou alors un des membres du pensionnat Hinata ? Je n’ai même pas demandé à quoi ressemble la personne qui viens me chercher . Tiens ? Si je tente de m’imaginer la personne qui vient me chercher.
Bon, à mon avis si c'est pas la gérante, c’est surement un garçon qui a été envoyé, ça serait plutôt logique. Je pense aussi qu’il sera du genre confiant car après tout, c’est le genre de personne qu’on donne confiance à l’autre personne… Même si je doute que ça ne va pas vraiment me rassurer.

Mais alors que j’essayais de me faire le profil de la personne, une fille blonde me sort de ma penser en se rapprochant vers moi tout en me disant :

"Salut ! C'est bien toi le nouveau pensionnaire à Hinata ? On m'a demandé de venir t'accueillir, moi c'est Sarah Silvers, enchantée !"

Attends… C'est la gérante ? Tu vas me dire que c’est elle ?! Non pas possible, elle semble avoir mon age. J’avais donc faux mais j’ai au moins sur un point, cette fille semble confiante, il suffit rien qu’à entendre sa voix pour le savoir. Je soupire doucement par cette surprise et me lève puis tente de dire calmement tout en m’inclinant :

"Mon nom est Hisao… Hisao Ibarazaki !"

J’ai été un peu trop formel je crois… Enfin je pense pas qu’elle va le prendre mal. Puis ma curiosité m'oblige a ajouté :

"Vous êtes la gérante du pensionnat ?"

Je surveille la réaction du nouveau. Je veux savoir si j'ai fait bonne impression après tout il va bien falloir qu'on s'entende tous les deux alors autant commencer sur de bonnes bases. Je souris pour augmenter mon effet sympathique et attend en le regardant fixement. Au début, il a l'air surpris. Est-ce parce qu'il était dans la lune et que je suis apparue soudainement ? Ou bien est ce qu'il s'attendait à quelqu'un d'autre ? Peut être pensait-il que Shimi viendrait l'accueillir. Ah elle ne devait pas l'avoir prévenu. Il semble réfléchir un moment puis il soupire. Non ! Il est déçu ! Ou alors c'est parce que je suis arrivée en retard. Non mais quelle gourde je fais. Comment je pourrais lui donner une bonne impression de moi si je commence par ne pas être à l'heure. Si ça se trouve il pense que je suis une feignante ou que c'était une corvée pour moi de venir le chercher. Ou alors que je ne m'intéresse pas à mon nouveau colocataire.

Pendant que je panique toute seule dans ma tête, le nouveau venu se présente très respectueusement. Tellement que je ne peux m'empêcher d'être émue. Aaaah le Japon est vraiment un pays fabuleux. S'incliner pour dire bonjour ou pour s'excuser c'est tellement... cool ! Bien plus qu'une simple poignée de main. L'Asie est géniale sur tous les points. Je secoue la tête. Je ne dois pas passer en mode fangirl tout de suite. Pas besoin de faire peur au nouveau venu en plus. Hisao donc, je devrais m'en souvenir. Les prénoms japonais sont si cool... AH non !
Je me calme et souris. Je m'incline aussi.

"Enchantée Hisao !"

Je suis toute contente. J'adore ce pays, cette langue. Et c'est alors que Hisao me demande si je suis la gérante. Je le regarde avec surprise. La gérante ? Moi ? Je n'aurais jamais pensé qu'on puisse me confondre avec une gérante. En même temps Shimi aussi est hyper jeune pour une gérante. Bref il faudrait que j'éclaircisse ce malentendu.

"Ah ! Non, non ! Moi je ne suis pas la gérante. C'est Shimizu la gérante. Moi je suis juste une pensionnaire... enfin non pas juste une pensionnaire sinon on ne m'aurait pas envoyée te chercher... en fait tu vas être dans ma chambre au pensionnat... avec un autre garçon... en tout cas enchantée !"

Je crois qu'il n'a pas compris mes explications... en même temps j'ai tout débité d'une traite et je me suis complètement emmêlée dans mes mots. C'est pas facile de s'expliquer surtout dans une langue qu'on ne maîtrise pas encore parfaitement. En plus je suis un peu stressée d'être face à mon nouveau locataire. Bref, on ne va pas rester là toute la journée.

"Enfin bon on discutera en marchant si tu veux bien. On devrait rentrer à la pension. Tu veux que je t'aide à porter quelque chose ?"